Émeutes en Nouvelle-Calédonie : l’Église appelle au calme

Émeutes en Nouvelle-Calédonie  l’Église appelle au calme

Depuis trois jours, l’archipel français du Pacifique est en proie à des émeutes, initiées par une fronde des indépendantistes contre une réforme électorale. Quatre personnes sont mortes dont un gendarme de 21 ans, des centaines sont blessées et de nombreux bâtiments ont été réduits en cendres. Les églises chrétiennes appellent au calme.

Dans le quartier des Portes de Fer, dans la ville de Nouméa au sud de la Nouvelle-Calédonie, les émeutiers ont brûlé des voitures, des bâtiments dont une école selon une habitante qui témoigne à Libération : "ça a brûlé de partout".

Des scènes de guérilla ont éclaté un peu partout sur l’île, à la suite d’un vote en métropole concernant une réforme électorale. Les Kanaks indépendantistes refusent de reconnaître les trois référendums qui ont confirmé la volonté des habitants de l’archipel de rester Français.

Interrogé par Vatican News, Mgr Michel Marie Calvet archevêque de Nouméa depuis 1981, a assuré avoir réuni ses prêtres et diacres pour évaluer la situation. Il a également contacté les protestants afin d’agir en faveur du dialogue et de l’apaisement.

"Nous allons essayer d’appeler à un temps de réflexion et de prière d’abord, et puis également appeler ceux qui ont une possibilité de décision et d’influence auprès de ceux qui sont actifs, puisqu’actuellement, on a même du bord opposé des gens qui commencent à s’organiser en milices."

En Nouvelle-Calédonie, la population est très majoritairement chrétienne, répartis à environ 55% de catholiques et 30% de protestants estime le site actus-nc. Il existe également des églises adventistes et pentecôtistes indépendantes.

Dans les années 1840, les missionnaires chrétiens apportent l’Évangile sur l’archipel néo-calédonien, soit avant la colonisation officialisée sous Napoléon III en 1853. Les responsables religieux ont une place importante en Nouvelle-Calédonie, et il n’est pas rare de voir des pasteurs ou des prêtres participer à des cérémonies officielles.

Dès 1979, l’Église officielle protestante s’est engagée en faveur de l’indépendance. Une indépendance qu’elle estimait devoir être sans violence et sans rupture complète avec la métropole française. L’Église protestante a même changé son nom en 2013 pour devenir l’Église protestante de Kanaky Nouvelle-Calédonie.

En novembre 2023, lors de la Conférence des Églises du Pacifique, une organisation œcuménique de laquelle sont membres les églises de Nouvelle-Calédonie, le révérend et secrétaire général James Bhagwan avait estimé que "la question n’est pas tant de savoir si la Nouvelle-Calédonie va devenir indépendante, mais quand" rapporte Le Monde.

Jean-Benoît Harel

Crédit image : Shutterstock/ Martha Almeyda

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